Racisme : la théorie de la tortue

Il y a beaucoup de choses que je ne comprends pas. La mode des licornes sur internet, le port de chaussures et d’habits inconfortables pour des raisons purement esthétiques, l’envie d’avoir raison à tout prix, pour ne citer que quelques exemples, mais chacun son truc, non ? Que celui qui est heureux dans sa douleur vestimentaire soit heureux dans sa douleur vestimentaire. En revanche, il y a une chose que je n’arrive pas à comprendre, et ce malgré maintes et maintes heures passées à réfléchir à la question, à retourner le problème de toutes les manières possibles et imaginables, il y a cette chose que je n’arrive pas à saisir, ce fléau dont tout le monde parle sans vraiment en parler, ce truc, ce mot qui me fait froncer les sourcils et qui me fait sortir de mes gonds chaque fois que je le rencontre ou me trouve face à une situation qui en contient.

Je comprends rien au racisme. Et je déteste ce mot. Il m’énerve. Je comprends pas pourquoi ni comment on peut être raciste, surtout dans nos sociétés occidentales, sociétés dans lesquelles on a accès à toute l’information mondiale ou au moins une partie assez importante qui permette au cerveau humain de déduire qu’on est justement, tous humains, que tu sois jaune ou bleu, que tu pries en arabe ou en hindi, que tu croies en un Dieu des animaux et bien d’autres ou seulement en un super méga puissant qui sait tout et voit tout, ou que tu te foutes très largement de savoir s’il existe une telle chose, bref, tu m’as comprise. Ce que je veux dire, c’est qu’aujourd’hui, on a les moyens de se rendre compte que la différence est inhérente à l’être humain et qu’elle est bien plus enrichissante qu’handicapante (euphémisme).

Selon le Trésor de la langue française, le racisme, c’est l’ensemble de théories et de croyances qui établissent une hiérarchie entre les races, entre les ethnies.

Races ? C’est quoi ? Y’a quand même pas autant de différences entre les humains d’un continent à un autre qu’entre un chien et un koala, si ? Et hiérarchie entre elles ? Sous quel droit ? Pourquoi ? Il y a un manuel ? Guide du racisme pour les nuls ? Quelles raisons amènent les hommes et les femmes à penser qu’une sorte d’hommes ou de femmes est meilleure que d’autres ? Et comme si cette démarcation n’était pas suffisante, on pense même à vouloir mettre fin aux vies des personnes considérées comme “inférieures”, et si c’était encore pas assez, on le fait vraiment ? Quelqu’un m’explique ? Mais, vraiment ? Je dis pas m’expliquer avec la définition, je veux qu’on m’explique pourquoi, le vrai pourquoi, le vrai, le vrai, je veux pas de ces réponses qu’on donne aux enfants quand on est impatient ou au lieu de dire qu’on ne sait pas quand on ne sait pas pourquoi le ciel est bleu. Parce que s’il n’y pas de raison au racisme, alors il n’y aucune raison pour qu’il existe. Et la soif de pouvoir ne compte pas comme réponse valide.

Comme jusqu’à maintenant, j’ai trouvé personne pour me donner une réponse à cette question, je me suis fait une théorie (j’aime pas ne pas comprendre, ça m’énerve).

Cette théorie est largement liée à mon incompréhension de ces croyances (qu’une ethnie est supérieure à une autre), mais la situation est inversée : il me semble que raciste est celui qui ne comprend pas l’autre. Raciste est celui qui ne sait pas que la couleur de peau, les croyances, les préférences de l’autre n’ont aucune influence sur sa propre couleur de peau, ses croyances, ses préférences, à partir du moment où le respect est présent dans les relations humaines inter-culturelles. Raciste est l’ignorant qui ne cherche même pas à comprendre.

Et l’autre, dans sa différence, fait peur. L’incompréhension et l’ignorance amènent au jugement et à la peur. La différence fait peur. Je juge parce que je ne sais pas et ne connais pas. Je juge, je regarde de loin, je condamne, et parfois même je tue, parce que j’ai entendu qu’on disait du mal de mes croyances et c’est un combat sans fin puisque surgit la course au pouvoir et à la raison (moi j’ai raison et toi t’as tort parce que – oui, la phrase est terminée).

C’est simple. Je ne sais pas, je connais pas, je juge et j’ai peur, parce que je ne comprends pas – je rentre la tête dans ma carapace, comme une tortue, et je pointe les autres du doigt et rends leurs croyances et apparences physiques responsables de tous mes maux, parce que j’ai la tête dans ma carapace (l’analogie marche aussi avec l’autruche, qui met la tête dans le sable, d’ailleurs on utilise déjà cet animal, la “politique de l’autruche”, c’est ça aussi, le racisme, et moi j’utilise une autre image pour parler de cette forme d’expression de son ignorance et de ses passions, à défaut d’utiliser ses neurones pour penser, et je trouve ça tellement dommage, c’est une PEINE INTERGALACTIQUE, sans nom ! À quoi bon être doté d’un cerveau qui nous permet de peser les choses si on ne l’utilise pas ? Et je vous présente la plus grande des erreurs humaines : l’oubli de son propre cerveau. Maintenant bon courage pour relire la phrase en dehors de la parenthèse, désolée, on commence à me connaître, non, j’aime bien les parenthèses), et je ne peux pas voir que mes gestes peuvent aussi avoir influencé le malheur dans lequel je me trouve aujourd’hui. C’est la théorie de la tortue.

Le sujet est bien plus complexe, bien plus large que ma théorie de la tortue et influence bien plus de domaines qu’il n’y paraît. Mais parfois les mots ne valent pas tellement, ça sert pas à grand chose de parler, d’écrire, puisque personne ne lit, personne n’écoute, alors pour mettre fin au racisme, on n’est pas obligé d’en parler si personne ne comprend vraiment ce que c’est, il faut juste aller voir ce qu’il se passe ailleurs, prendre l’avion, le train, le bus, que sais-je, aller voir comment on prie et comment on mange et comment on aime sur d’autres continents, même dans le pays d’à côté, (même dans la rue d’à côté peut-être !) et enfin on peut comprendre, enfin on peut voir qu’il n’y pas de “race” qui tienne, pas de peur qui reste, juste des hommes et des femmes, des enfants et des vieillards, gens qui se battent pour les mêmes choses, qui rient des mêmes choses, qui recherchent la même chose (le bonheur).

BECAUSE OF TOO MUCH POWER

Pouvez-vous partager ces mots pour m’aider à trouver un raciste qu ait de VRAIS arguments SVP ?
Sinon, je propose la mise en place d’un projet, on pourrait l’appeler “À la recherche des cerveaux perdus” (c’est juste une idée), me contacter si intéressés. N’hésitez pas à faire passer l’info parce que ça risque de prendre un petit peu de temps. Merci pour eux.